DÉMARCHAGE ET VENTE A DISTANCE : LA PROTECTION DU « PETIT ENTREPRENEUR » DÉSORMAIS ASSIMILE A UN CONSOMMATEUR
La loi « Hamon » crée une nouvelle section « Contrats conclus à distance et hors établissement » dans le Code de la consommation, qui est en partie applicable aux contrats conclus entre professionnels.
L’article L.121-16-1 III° de ce code prévoit que certaines de ces nouvelles dispositions sont applicables « aux contrats conclus hors établissement entre deux professionnels dès lors que l’objet de ces contrats n’entre pas dans le champ de l’activité principale du professionnel sollicité et que le nombre de salariés employés par celui-ci est inférieur ou égal à cinq ».
Cette disposition devait à l’origine s’appliquer aux professionnels personnes physiques contractant dans une matière n’ayant pas de « rapport direct » avec leur activité. Elle a été étendue pendant la discussion parlementaire à tous les petits entrepreneurs.
On peut regretter que la notion « d’activité principale » ne soit pas définie, elle devra être précisée par la jurisprudence à venir.
En attendant ces précisions, le professionnel contractant avec un « petit entrepreneur » devra le traiter comme un consommateur et respecter les dispositions du code de la consommation !
Les dispositions relatives à l’information précontractuelle du consommateur (Article L.111-1 et s et R111-1 et s du Code de la consommation) s’appliquent à tous les contrats passés avec les « petits entrepreneurs ».
Cette obligation d’information est renforcée pour les contrats passés « hors établissement » avec un « petit entrepreneur » (Article L121-1 et s et R121-1 et s du Code de la consommation) et s’appliquent également d’autres dispositions spécifiques, notamment l’interdiction de percevoir un paiement avant l’expiration d’un délai de sept jours (article L.121-18 et suivants du même code).
Le « petit entrepreneur » bénéficie également, pour les contrats à distance et « hors établissement » du droit de rétractation de l’article L.121-21 du Code de la consommation, que la loi « Hamon » a porté à 14 jours.